L’orgue de Saint-Amant-de-Boixe

Un orgue Renaissance

L’association a pour objectif la diffusion de la musique ancienne et la construction d’un orgue renaissance, inauguré les 28 et 29 avril 2012.

Un livret présentant l’orgue est disponible au prix de 8 €.


Utilisation de l’orgue

Toute organiste compétent peut venir pour jouer à titre personnel sur l’orgue. En revanche il ne peut demander à jouer seul en fermant à clés les portes de l’église. Il est en outre nécessaire de réserver auprès de l’association pour des questions d’organisation.

Pour toute utilisation commerciale, une participation est demandée afin d’aider l’association à assurer son entretien, son assurance et le financement de tranches complémentaires.

L’utilisation de l’orgue pour accompagner les offices religieux de la paroisse est gratuite. En revanche, une participation libre est la bienvenue dans le cadre d’une utilisation pour un mariage.

Pour toute utilisation de l’orgue merci de nous contacter.


Le choix de l’orgue

L’orgue a été conçu en s’inspirant d’un orgue Renaissance Flamand (1511) de Jan Van Covelens, qui était un des plus importants fondateurs de l’orgue allemand du XVIème siècle. Ses orgues ont souvent été remaniés, comme celui du chœur de l’église Saint Laurent d’Alkmaar aux Pays-Bas, qui reste le dernier survivant de son œuvre. Le projet de Saint-Amant-de-Boixe s’inspire donc de cet orgue, en essayant de lui redonner son état d’origine, avant transformation.

Pourquoi un orgue Renaissance ?

Le choix de cet orgue a été fait afin de rendre pertinents la construction et les investissements tant humains que financiers. En effet, il existe en France beaucoup d’orgues des XIXème et XXème siècles. Le choix de créer un orgue Renaissance permet à ce dernier de devenir un instrument d’étude pour les musicologues, mais aussi un moyen pour le public de goûter à une musique peu connue. En effet, l’orgue de Saint-Amant, un exemple unique en France, serait à la fois un chantier école et un sujet de recherches pour la musique ancienne. C’est un instrument qui permet de jouer un répertoire musical allant de la fin du Moyen Âge au XVIIème siècle. Sa taille et son coût relativement peu importants ont été des éléments déterminants. Enfin, l’intégration d’un tel instrument dans une église abbatiale romane et gothique sera tout à fait approprié : l’architecture et l’instrument cohabitant sans rivalité.

Composition de l’orgue

Il s’agit d’un instrument de 10 jeux à un clavier avec octave courte CDE-c’’, accordé au tempérament mésotonique. Il posséde 7 doubles feintes (F#, G#, d#, ab, d#’, ab’, d#’’) ainsi qu’un pédalier de 26 notes (CDE-d’e’). Il est d’ores et déjà prévu la place pour un second clavier et 4 jeux supplémentaires si les financements le permettent lors de l’actuelle seconde tranche de travaux. L’ensemble de l’ouvrage a été réalisé dans les règles les plus rigoureuses de l’art de la facture d’orgues. Les assemblages sont fait par tenon-mortaise et queue d’aronde. Les colles organiques ont été employées systématiquement. Les pièces de fer sont forgées. Toutes les pièces intérieures de l’orgue ont été réalisées d’après les instruments de référence.

Composition : Manuel : Pédale : Principal 8’ Principal 8’ emprunt Cornet 3 rgs Trompette 8’ emprunt Bourdon 8’ Octave 4’ Flûte 4’ Nasard 3’ Grosse flûte 2’ Tirasse mobile Mixture progressive Tremblant doux Tierce étroite 4/5’-1’3/5 Rossignol Trompette B+D 8’ Coupure c’/cs’

Le buffet (4m sur 2m) s’inspire de celui de Lorris en Gatinais (1501) ; quant à la partie instrumentale, elle est construite principalement d’après l’orgue de chœur d’Alkmaar (1511) aux Pays-Bas, qui est l’un des rares instruments du XVIème siècle à nous être parvenu sans grandes transformations. Des ouvertures vers les Flandres Méridionales et la France du nord seront faites par l’adjonction d’un cornet et d’une Tierce étroite. C’est un instrument propre à servir les musiques européennes de la Renaissance (Tallis, Kotter, Schlick, Cabezon) jusqu’à l’extraordinaire floraison de musique pour clavier des années 1600-1620 (pour ne citer que quelques compositeurs : Titelouze, Racquet, Sweelinck, Scheidt, Correa de Arauxo, Heredia, Coelho, Cornet, Bull, Byrd, Gibbons, Froberger, etc...). Ses dimensions et sa registration en font également un instrument de qualité pour l’accompagnement de la liturgie.

La conception de cet orgue a été réalisée grâce aux connaissances et à la passion de François MÉNISSIER (commission), Christian LUTZ (technicien conseil) et Quentin BLUMENROEDER (facteur d’orgues).

La Manufacture d’orgues Blumenroeder

Quentin Blumenroeder reçut sa première formation en facture instrumentale pendant trois années passées dans un atelier de restauration et de construction d’instruments de musiques mécaniques (Pianolas, limonaires, orgues de barbarie) ; cette expérience lui a permis en particulier de se familiariser avec les systèmes de traction pneumatique. Il a passé ensuite sept années au sein de l’atelier de Rémy Marner, à Pfaffenhoffen, pendant lesquelles il a obtenu son C.A.P. de facteur d’orgues et son brevet de compagnon. Il a participé, durant cette période, à la réalisation d’orgues neufs, de restaurations, et de relevages. Quentin Blumenroeder a complété sa formation par une année passée auprès de Bernard Aubertin, facteur d’orgues à Courtefontaine (Jura) ; par ailleurs, la fréquentation régulière des ateliers d’Emile Jobin, facteur de clavecins à Paris, lui a permis d’enrichir ses connaissances aussi bien dans le domaine des clavecins que dans celui des orgues.

La Manufacture d’orgues et de clavecin Blumenroeder a été créée au mois d’avril 1997. D’abord installée à La Walck, elle a été transférée en 2001 à Pfaffenhoffen. L’atelier a déjà à son actif la restauration d’un orgue de salon de 20 jeux, la restauration de plusieurs clavecins, la révision de nombreux clavecins et de quelques orgues, ainsi que la construction d’instruments neufs très typés : régale Renaissance, un claviorganum (16e siècle) en collaboration avec Emile Jobin, un orgue de table italien (début 16e siècle) et un organetto. L’atelier a en commande plusieurs orgues coffres et orgues positifs pour des conservatoires et des particuliers.

Pour en savoir plus : Manufacture BLUMENROEDER